Les parquets flottants, stratifiés et inodores, envahissent les salons soigneusement balayés et brossés par des aspirateurs autonomes.
Ça me revient…
Un beau mercredi d’avril, l’air embaume le printemps. Les pâquerettes fleurissent dans la pelouse, les primevères paillettent les talus, l’eau vive chante aux creux des fossés.
Les fenêtres sont grandes ouvertes. Ma mère, juchée sur une chaise, astique les vitres de la cuisine et soudain elle crie : « Encaustiquez la salle à manger ! » Mon frère et moi nous nous précipitons dans le débarras récupérer le bidon orange de cire liquide et les vieux chiffons qui servent chaque année. Ils sont aussi durs qu’un morceau de carton. À chacun le sien ! Nous secouons, chacun notre tour, le bidon dont la cire légèrement figée par le froid commence à se liquéfier. On écoute, re-secoue. Floc, floc ! On peut ouvrir. L’odeur de térébenthine se repend dans l’air. Pressé d’en finir, mon frère renverse une bonne dose devant le seuil, à quatre pattes nous étalons l’encaustique. Les lames de parquet se gorgent et se dorent. Nos doigts jaunissent, nos narines s’imprègnent d’essence. Nous avançons, en reculant, vite, trop même ! Acculés dans le coin opposé de la pièce, nous admirons satisfaits notre travail. Il ne nous reste qu’un petit coin sur lequel nous nous sommes emprisonnés. Tant pis, il faut sortir, au diable les traces de pas de nos pieds nus. Nous nous lavons les mains au savon de Marseille, rien n’y fait, l’odeur est là, sur la peau, dans nos poumons aussi. Nous entendons notre mère gronder. Nos empreintes ne sont pas de son goût ! Nous déjeunons, chaque bouchée semble parfumée à la cire. Notre travail n’est pas terminé. Il faut faire briller avec la brosse à cirer. Elle est usée, imberbe. Peu importe, nous avons notre technique, nous nous allongeons sur le dos. Trois, deux, un. Partez ! Nous faisons une course en poussant sur nos jambes autour des meubles. Le sol brille. Le soleil s’y mire. Notre mère nous surprend, nous sommes disqualifiés, punis, pour la peine nous lessiverons nos pulls, ce sera l’occasion de barboter dans l’eau savonneuse.
encore un joli souvenir, il ne manque plus que la photo du parquet de ta salle à manger d’enfant !!
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Merci. Je l’ai avec les patins en prime mais je ne la retrouve plus !
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Merci Christophe pour ce beau moment partagé.
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Merci à toi.
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Salut Christophe… très content de ton retour parmi nous!
Tes histoires ont toujours un parfum d’authenticité et une fois de plus, je me retrouve dans cette histoire d’encaustique. Seuls ceux qui ont vécu cette époque peuvent apprécier la description des chiffons de l’an dernier durcis pendant l’hiver, l’odeur de la cire, les doigts jaunis, le ‘parfum’ de la térébenthine et le savon de Marseille!
La brosse à cirer me rappelle des souvenirs mais chez nous on utilisait aussi un outil que nous nommions « bloc ». Il s’agissait d’une pièce lourde ’emmanchée’ et recouverte d’une sorte de feutre. Et ça brillait!
Merci pour ce souvenir et bien amicalement à toi.
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Bonjour Akimismo,
Merci pour ton commentaire. Moi aussi trés heureux de ce retour.
Pour tout avouer, je termine un projet d’écriture . Je suis à la recherche d’un éditeur.
Amicalement.
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Oh quelle bonne nouvelle !
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Très beau texte. Ça me fait penser à ce sublime tableau de Caillebotte, les raboteurs de parquet. Même s’il y a plus de plaisir et de sensualité dans ton texte
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Merci Natha. J’avoue magnifique tableau.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Raboteurs_de_parquet
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Encaustique et térébenthine, délicieux parfums de nostalgie !
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Bah, c’est pas une odeur de madeleine, mais ça le fait !
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Pour Natha et Roijoyeux, me permettrez-vous une remarque ? Je serais très étonné que dans cette sympathi
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Je voulais dire: qu’il ne s’agissait probablement pas de parquet mais bien de plancher non?
Amicalement à vous deux!
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J’avais droit aussi au cirage des parquets chez ma mère, j’aimais bien l’odeur mais sur les mains elle était tenace.
A l’école aussi en fin d’année scolaire on cirait les pupitres, toujours des bidons jaunes.
On dirait que je sens l’odeur.
Meri pour la nostalgie des parquets cirés;
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Merci. C’était une odeur tenace, pas véritablement agréable, mais au final on la regrette.
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j’ai connu de loin.. chez nous il y avait des tomettes qu’il fallait décaper et raviver ! autre combat 🙂
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Merci. Je n’ai pas eu ce plaisir 🙂
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c’était une grande aventure ! lessiver, décaper, sécher puis protéger en passant au pinceau de l’huile de lin qu’il fallait laisser sécher plusieurs jours afin d’imperméabiliser la tomette.
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Moi aussi! les parquets! avec mon frere! 🙂
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Pas de jaloux !
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bonjour, comment vas tu? je n’ai pas connu tout ça… nous avions des sols modernes: moquettes (affreuses!) puis sols plastiques. passe un bon vendredi et à bientôt!
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Merci à toi. Nous avions aussi du carrelage (à serpiller !) Passe un bon WE !
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nous nous avons une polisseuse à deux brosses rondes rotatives sur laquelle on pouvait ajouter des tampons polisseur doux et c’était de la cire johnson&johnson en pâte
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ça devait être chouette à conduire !
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oui ça fonctionnait bien et comme les brosses tournaient en sens contraire c’tait assez stable et tirait un peu vers l’avant , et surtout c’était rapide 🙂
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J’ai plus connu les sols en lino des cités de banlieue parisienne que les parquets en bois mais l’odeur de la cire était aussi très prégnante et les patins et les chaussons type charentaise des objets incontournables surtout quand les copains venaient !
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Elle nous reste à tous cette bonne odeur de cire, mais plus tard, mes parents ont fait vitrifier le parquet !
chez moi, j’ai voulu partout du carrelage.
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