La galette des roitelets

Les galettes à la frangipane s’étalent ceintes d’une couronne en carton doré sur les présentoirs des boulangeries.

Ça me revient…

En fin d’après-midi d’une belle journée de janvier, l’instituteur du CP découpa une large brioche avec son opinel (No 12). C’était la traditionnelle galette des rois. Agglutiné autour de l’estrade, on surveillait la découpe pour repérer la fève. « J’l’ai vu ! » déclara un copain et un autre enchaîna : « Elle est où ? » Les garçons espéraient secrètement porter la couronne et choisir leur reine (de cœur). « A vos places ! », ordonna le maître. Dans un silence monacal, il nous appela par ordre alphabétique. On râlait que nos noms ne commençait pas par un A. Chacun choisit attentivement son morceau, détaillant les bourrelets de la croûte et les aspérités de la mie qui révèleraient la fameuse fève. La distribution terminée, on dépiauta notre brioche, quand l’un d’entre nous cria de joie : « je l’ai M’sieur, c’est moi le roi ! » Tout fier, il nous montra sa fève blanche en plastique : une lune qui sourit. Ils furent envié, lui et sa couronne en carton doré – motif fleur de lys -, d’autant qu’il avait le privilège de choisir sa reine – le rouge aux joues ; ce fut Nathalie (la plus jolie). Inévitablement, le jaloux de service intervint :  « il est amoureux ! » Notre reine  répondit en lui tirant la langue.

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Fèves 1970

 

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La lune qui sourit

 

 

 

 

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